Jean Pomagalski

Jean Pomagalski, né en 1905 en Pologne, arrive en France avec sa famille à l'âge de deux ans. Fuyant la répression polonaise, la famille de Jean Pomagalski trouve refuge dans la région grenobloise où le père ne tarde pas à trouver un emploi dans l'industrie, en plein essor à cette période.
Jean Pomagalski s'acclimate parfaitement à sa vie en France, si bien qu'il choisit la nationalité française. Très bon élève, il poursuit un parcours scolaire exemplaire à la « Vox », école professionnelle Vaucanson, à Grenoble, en section « bâtiment ».

La première entreprise, les premiers transports par câble

Dans les années 1920, il créé sa propre entreprise de maçonnerie « l’Entreprise Générale de Travaux Jean Pomagalski » et réalise le gros œuvre de bâtiments isérois.
Inventeur dans l'âme, c'est en 1927 que son premier téléporté voit le jour sur l'un de ses chantiers. Bien avant de transporter des skieurs vers le haut des pistes, ce premier convoyeur aérien sert à acheminer des matériaux plus facilement vers le chantier d'un chalet difficile d'accès, à Saint-Hilaire-du-Touvet (France).

La création de POMA

Passionné de ski, Jean Pomagalski imagine un nouveau fonctionnement de « monte-pente ».
En février 1934, après plusieurs années de recherches et de tests, le premier téléski à perche voit le jour à l'Alpe d'Huez (France), sur les pistes de l'Eclose. Bien loin de ressembler aux téléskis d'aujourd'hui, celui-ci est fait à partir de poteaux télégraphiques, d'un vieux pont de camion et d'un moteur Ford d'occasion. Un système à l'allure bancale mais qui pourtant fonctionne et marque une étape importante dans le monde des remontées mécaniques.

Jean Pomagalski travaille à rendre les perches débrayables afin qu'elles puissent être rangées en gare et mises à disposition à la demande. En 1944, après plusieurs années et plusieurs étapes d'amélioration, l'ingénieur met au point l'attache à douille, selon le principe d’un anneau allongé bloqué en ligne par l’effet levier. Il dépose alors le brevet « Perfectionnement aux dispositifs de traction ou transport par câble sans fin » Efficace, ce système est devenu populaire et est encore aujourd'hui utilisé sur la plupart des téléskis à perches débrayables.
Suite au succès de son invention, Pomagalski recentre l’activité de son entreprise de travaux publics sur le montage et la commercialisation de ses téléskis fixes et débrayables.
Devant faire face à une demande croissante, il crée le 11 décembre 1947 la société anonyme et éponyme Pomagalski (qui deviendra POMA en 2014).

Les premiers télésièges

En 1955, il se lance dans la création d'un nouvel appareil, plutôt insolite : un télésiège monoplace qui permet d'emmener les skieurs au sommet de la piste de Vioz, sur le plateau de Planpraz à Chamonix (France). Jusqu'à la fin des années 1970, cet appareil est l'unique moyen d'accéder à l'hôtellerie Altitude 2000 depuis la gare du téléphérique de Planpraz.

La première télécabine

Fort d'innovation, il installe 6 ans plus tard la première télécabine à Val d'Isère (France), en collaboration avec SIGMA plastiques, fabricant de cabine en polyester (devenue filiale du Groupe). Cette première version de télécabine s'ouvre à la main. Pionnière, 50 ans après, la Daille est la première télécabine à s'équiper de cabines Symphony en France lors de la rénovation. Ce n'est qu'un an plus tard, en 1967, que POMA dévoile ses premières télécabines automatiques aux Menuires, en Savoie (France).

Pomagalski ne s'arrête pas à la conquête des sommets français. Dès ses premières inventions, nombreux pays souhaitent aussi en bénéficier et commandent des appareils de transport par câble.
Dans les années 1960, Pomagalski SA est le premier fournisseur de téléskis et télésièges en Europe et réalise 82% de son chiffre d'affaire grâce à l'exportation : Etats-Unis, Canada, Moyen-Orient, Afrique du Nord mais aussi Nouvelle Zélande, Australie et Amérique du Sud se tournent vers les inventions POMA.

Son entreprise n'est qu'au début de son ascension lorsque Jean Pomagalski s'éteint le 8 juillet 1969 à l'hôpital de Grenoble, dans une chambre avec, à sa demande, vue sur la Bastille de Grenoble et son téléphérique. Quelques années plus tard, en 1976, le téléphérique sera rénové par POMA .

Jean Pomagalski laisse sa place de chef d'entreprise à Gaston Cathiard, sportif et passionné de montagne, tout comme lui. Nouveau visage de l'entreprise POMA, il poursuit son développement en suivant la même vision que son fondateur : une entreprise innovante au bénéfice des usagers et résolument internationale. En 1977, POMA devient le numéro un mondial du transport par câble avec 80 télécabines, 300 télésièges et 3 500 téléskis installés dans 39 pays. En 1980 qu'il laisse sa place de chef d'entreprise à son fils Jean-Pierre Cathiard.